Production de semences résistantes au changement climatique
Pour améliorer la résilience du Sud de Madagascar face au changement climatique, plusieurs sites de production agricole sont implantés dans le district d’Amboasary, région Anôsy. Le Centre de production de semences d’Agnarafaly, commune Ifotaka, géré par l’ONG « Centre Agroécologique du Sud » (CTAS) en fait partie. Le centre de production de semences d’Agnarafaly dispose de 40 hectares de terrain dédiés à la production de semences de variétés plus résilientes au changement climatique comme le mil, le sorgho, le pois de Lima et le dolique. L’approche agroécologique est adoptée en protégeant la qualité du sol. Des recherches sont également effectuées pour améliorer les variétés locales.
Le centre d’Agnarafaly collabore avec 500 paysans multiplicateurs de semences, 134 boutiques d’intrants et 140 paysans relais qui travaillent sur les expérimentations agricoles. Le principal objectif est de promouvoir la sécurité alimentaire dans cette région. « Les principaux bénéficiaires sont les producteurs de semences, les agriculteurs des « blocs agro-écologiques » ainsi que les agriculteurs qui achètent les semences. C’est le CTAS qui produit les semences de base, qui seront cultivées par les agriculteurs produisant les semences. Nous distribuons ensuite les produits auprès des boutiques d’intrants agricoles de la région », explique Stephanie ANDONIAINA, Directrice adjointe technique du CTAS.
Une organisation communautaire instaurée à Mandisoa
La communauté est impliquée et mobilisée dans chaque projet. Tel est le cas de la réhabilitation de la piste menant vers les villages Soamanonga, Mantaroho et Volazato dans la commune de Mandisoa, district de Taolagnaro, région Anôsy. C’est une zone de production rizicole mais les villages étaient enclavés depuis les années 60. La piste a été réhabilitée en 2022 grâce au programme AFAFI-SUD. « On a 1km de piste réouverte et on a traité en tout une vingtaine de points noirs. Des chantiers sont encore en cours pour une réhabilitation totale de 2,5 km. La communauté a travaillé en s’appuyant sur l’approche HIMO (travaux à haute intensité de main d’œuvre), qui a mobilisé les jeunes de la communauté. Une association des usagers de la piste a aussi été créée pour un travail d’entretien tous les 6 mois », explique Mino Andrianomenjanahary, la Cheffe de Projet Adjointe de l’ONG AIM. « Nous produisons du riz, du taro, des baies roses... Nous pouvons maintenant les transporter facilement sur cette route, ce qui n’était pas possible auparavant », témoigne le président du Fokontany Mantaroho.
La communauté villageoise a aussi été impliquée dans la gestion des points d’eau de la commune. Le comité de gestion villageoise a instauré des règlements concernant les horaires d’ouverture des pompes du village. « D’abord, récupérer l’eau auprès des pompes est interdit pour les enfants de moins de 10 ans. La pompe est ouverte du 5 h du matin à 10h, puis de 15h à 19h. Quand il y a besoin d’entretien, chaque ménage cotise 200 Ariary par mois » détaille Milbour, le président du comité de gestion. Les responsables du projet envisagent l’implication des services communaux pour la gestion des points d’eau et la collaboration avec des réparateurs communautaires pour assurer la maintenance.
Les champs-école paysans
Les champs-école paysans permettent de partager des compétences améliorées en agriculture aux paysans. Celui du fokontany de Mialivola a été mis en place en 2021 par les ONG Welt Hunger Hilfe et Action Intercoopération Madagascar dans le cadre du projet AFAFI-Sud. Les 19 agriculteurs qui sont affiliés y appliquent plusieurs techniques comme la culture maraichère, les systèmes qui permettent de gérer les insectes nuisibles aux cultures, la multiplication des semences et l’irrigation solaire. Les agriculteurs sont aussi dotés de matériels et à leur tour, les paysans leaders formés partagent leurs compétences.