Désenclaver les régions. C’est l’objectif principal des deux projets majeurs de l’Union européenne concernant les infrastructures routières. D’abord, le Projet d’aménagement des corridors et de facilitation du commerce vise à moderniser la RNT12A reliant Ebabika à Fort-Dauphin (Taolagnaro), et la RN9 reliant Manja au port de Tuléar. Il s’agit de 240 kilomètres de routes construites et réhabilitées, pour un montant de 183 millions d’euros (915 milliards d’ariary), grâce aux subventions de l’UE et du Groupe de la Banque africaine de développement, complétant le financement issu du budget de l’Etat.
Promouvoir les échanges commerciaux
Les communes de ces régions sont riches en production agricole : vanille, café, poivre, litchi et clou de girofle. La construction de ces routes facilitera le transport des récoltes et permettra d’élargir le commerce des producteurs, ouvrant la porte à de nouveaux échanges commerciaux entre Madagascar et les autres îles de l’Océan Indien.
Théodile, agricultrice, partage son expérience. Elle se déplace souvent vers Taolagnaro pour acheminer ses récoltes. « Avant, on transportait les bananes et toutes nos marchandises à pied, partant à 23 heure pour arriver à 3heure du matin. Maintenant, plusieurs types de véhicules circulent et le trajet ne prend plus que d’une heure. Le frais de transport s’élève à 5000 Ar, c’est assez cher pour nous mais nous préférons cela car les ventes progressent. »
Sécurité, accès aux services et promotion de la région Androy
La réhabilitation de la route nationale 13 entre Ambovombe et Taolagnaro (110 km), s’inscrit dans le projet de modernisation du réseau routier de Madagascar, qui concerne aussi la RN6 entre Diego-Suarez (Antsiranana) et Ambanja (238 km). Financé à hauteur de 235,5 millions d’euros (1177 milliards d’ariary) par l’Union européenne et la Banque européenne d’Investissement, complétant le financement de l’Etat, cette initiative vise à transformer les infrastructures, mais aussi la vie des habitants. Auparavant, les voitures mettaient cinq heures pour effectuer le trajet entre les deux villes, maintenant le voyage dure environ deux heures. Rabefamory, le chef fokontany de Berary, témoigne : ”Avant, de nombreuses zones d’embuscades étaient créées par les Dahalo, surtout au niveau d’Andranovato, près d’Amboasary, mais maintenant, grâce à la route, la situation s’est calmée.”
Les producteurs sont plus motivés à investir. Taza est transformateur de produits agricoles, comme les arachides et les cactus, en nutriments et divers produits, tels que les beurres et les confitures. « Quand la route était en mauvais état, on prenait beaucoup de risques lors de livraisons. Les marchandises étaient endommagées en cours de route. Les livraisons sont désormais fiables et on peut faire un aller retour dans la journée. Les frais ont baissé, passant de 20 000 ar à 15.000 ariary », confie-t-il. Il espère la continuité de cet investissement et surtout l’implication des communautés locales dans la gestion et l’entretien de ces infrastructures.
En outre, l’ouverture de ces axes permettra d’améliorer l’accès des habitants aux services de base comme les centres de santé et les écoles tout en favorisant le développement du tourisme durable. Les efforts soutenus par l'Union européenne sont essentiels pour garantir que ces transformations profitent à tous et contribuent à un avenir durable pour Madagascar.